Ne travaillez jamais : la jeunesse de Guy Debord.
Dialogue avec Frank Perrin à l’occasion de la publication de son essai Guy Debord, printemps aux éditions Louison.
« Ils ont à peine vingt et un ans de moyenne d’âge. Ils forment une tribu de la table rase, une famille de la démolition sans précédent.
Dans le Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre, ils rejettent les mirages des Trente Glorieuses : le bonheur, le travail, la réussite. Ils ne veulent ni être heureux, ni travailler, ni réussir et ils ne se préoccupent pas de l’avenir. Ils veulent renverser le monde.
Ces enfants perdus se prénomment Michèle (Bernstein), Ivan (Chtcheglov), Asger (Jorn), Gil (J. Wolman), Ralph (Rumney), Éliane (Papaï), Jean-Michel (Mension), Serge (Berna), Kaki (Harispe), Jean-Claude (Guilbert), Vali (Myers) – et tous gravitent autour de Guy (Debord). La secrète entreprise de subversion dans laquelle ils se lancent se nommera plus tard le situationnisme. Pour l’instant, ils sont jeunes et vivent cette aurore comme un chef-d’œuvre. »
Dans cet essai biographique kaléidoscopique, au fil des portraits, Frank Perrin restitue le magnétisme mystérieux d’une jeunesse affolée dont Guy Debord a été la boussole.
Frank Perrin est artiste. Il a été philosophe et critique d’art, fondateur de la revue Blocnotes en 1992 et, en 1998, du magazine Crash. Agitateur polymorphe, il inspecte sans cesse avec son œuvre la schizophrénie du capitalisme avancé.
Il travaille aujourd’hui avec la galerie Michel Rein.