Les missions de l’École
Les Beaux-Arts de Paris sont à la fois un lieu de formation et d’expérimentations artistiques, d’expositions et de conservation de collections historiques et contemporaines et une maison d’édition. Héritière des Académies royales de peinture et de sculpture fondées au XVIIème siècle par Louis XIV, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, placée sous la tutelle du ministère de la Culture, a pour vocation première de former des artistes de haut niveau. Elle occupe une place essentielle sur la scène artistique contemporaine. Conformément aux principes pédagogiques qui ont toujours eu cours aux Beaux-Arts, la formation y est dispensée en atelier, sous la conduite d’artistes de renom. Cette pratique d’atelier est complétée par une palette d’enseignements théoriques et techniques qui ont pour but de permettre aux étudiants une diversité d’approches. Ils visent à leur apporter une large culture artistique, tout en favorisant la multiplicité des champs d’expérimentation et la transdisciplinarité.
Les Beaux-Arts de Paris sont partenaires de l’université Paris Sciences & Lettres (PSL), un regroupement d’universités qui comprend 25 établissements prestigieux de la capitale.
Saint-Germain-des-Prés et Saint-Ouen
Les Beaux-Arts de Paris sont implantés sur deux sites, à Saint-Germain-des-Prés et à Saint-Ouen.
L’institution parisienne des Beaux-Arts, située à Saint-Germain-des-Prés, se répartit sur deux hectares. Elle comprend de nombreux ateliers, auxquels s’ajoutent trois amphithéâtres, une bibliothèque spécialisée en art contemporain, ainsi que deux espaces d’exposition, le Palais des Beaux-Arts et le cabinet des dessins Jean Bonna.
Depuis 2008, les Beaux-Arts de Paris disposent d’une seconde implantation à Saint-Ouen. Un vaste espace situé dans le quartier des Puces, abrite les ateliers et pratiques de taille, mosaïque, modelage, moulage, moulage, forge, matériaux composites et céramique. Hébergé dans un ancien bâtiment industriel s’étendant sur près de 1 000 m², le site de Saint-Ouen permet de développer des projets de grande envergure.
Il accueille également la nouvelle classe préparatoire publique, inaugurée en septembre 2016. Intitulée Via Ferrata , elle reçoit vingt-cinq étudiants issus de lycées placés en zone prioritaire, désireux de se préparer aux concours d’entrée aux écoles d’art. Cette classe bénéficie du soutien de la Fondation SNCF et de Gide Pro Bono.
Histoire des bâtiments
Les Beaux-Arts de Paris forment un vaste ensemble architectural dont les bâtiments, répartis entre la rue Bonaparte et le quai Malaquais, datent des XVIIème, XVIIIème , XIXème et XXème siècles. L’institution, héritière directe des Académies royales de peinture et de sculpture, fondée par Mazarin en 1648, sera dissoute par la Convention en 1793. Sous l’Empire, l’École académique et l’Académie d’architecture fusionnent en une seule institution, donnant naissance à l’École des Beaux- Arts.
Celle-ci est successivement installée au Louvre, au Collège des Quatre-Nations, rue Mazarine, puis, sur le site de l’ancien couvent des Petits-Augustins, rue Bonaparte. La chapelle et ses bâtiments annexes, élevés au début du XVIIème siècle pour le couvent des Petits-Augustins, constituent les constructions les plus anciennes de l’École.
En 1790, Alexandre Lenoir, conservateur, y aménage le musée des Monuments français et rassemble des copies des plus beaux édifices du pays ainsi que des éléments de sculptures remarquables. Durant la Révolution y sont rapatriés les œuvres et monuments en péril, menacés de destruction en raison de leurs marques d’appartenance à l’ordre religieux ou monarchique. En 1816, avec le retour de la monarchie, Louis XVIII fait fermer le musée. Les œuvres religieuses sont restituées aux églises, certains monuments originaux remis en place (Tombeaux des rois) et d’autres laissés sur place. C’est alors que les lieux sont affectés à l’École des Beaux-Arts qui, depuis 1829, occupe son emplacement actuel. L’installation de l’École donne lieu à un projet architectural ambitieux. L’architecte François Debret (1777-1850) est chargé d’y édifier de nouveaux locaux. Il fait construire le bâtiment des Loges, pour servir au déroulement des concours et conçoit le Palais des études. Félix Duban (1797-1872), son élève et beau-frère, parachèvera son œuvre. Il termine la construction du Palais des études et fait édifier le bâtiment des expositions (comprenant les salles Melpomène et Foch) qui donne sur le quai Malaquais. Enfin, il aménage les cours d’entrée côté rue Bonaparte, ainsi que la chapelle et le cloître (cour du mûrier) de l’ancien couvent. Le musée des Monuments français a profondément marqué son temps et constitue une source d’inspiration importante pour Félix Duban, qui réutilise des éléments architecturaux et décoratifs, parfois disparates, restés en place après la dispersion des collections du musée. Il conçoit ainsi un ensemble original, dont l’attrait et la curiosité tiennent aussi à son incontestable unité. C’est en 1883 que l’École connaît sa dernière grande extension avec l’achat de l’hôtel de Chimay et de ses annexes des XVIIème et XVIIIème siècles, situés aux 15 et 17 quai Malaquais. Elle trouve alors sa forme définitive.
Statut et cadre juridique
Établissement public national à caractère administratif, régi par le décret nº 84-968 du 26 octobre 1984, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts est placée sous la tutelle du ministère de la Culture.
Le conseil d’administration, dont les votes ont un caractère décisionnel, fixe les orientations de l’établissement et vote le budget.
Le conseil pédagogique, présidé par le directeur, est consulté sur les questions ayant une incidence en matière d’enseignement. Ses avis sont consultatifs. Il se réunit au moins deux fois par an. Outre le directeur, le conseil pédagogique est composé de deux personnalités nommées par le directeur, de quinze enseignants de l’établissement élus et de trois représentants des étudiants.
L’arrêté du 19 septembre 2016, portant organisation de l’admission et des études de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, fixe le cadre des cursus de formation. Il est complété, chaque année, par le règlement des études et des examens. Le règlement intérieur précise les conditions de fonctionnement de l’établissement, notamment en matière de logistique et de sécurité.
Tout étudiant admis à l’École reçoit un exemplaire de ces deux règlements et reconnaît en avoir pris connaissance.