En raison des dernières dispositions gouvernementales Le Théâtre des expositions ne pourra malheureusement pas être accessible au public dans l’immédiat . Il sera ouvert du 14 avril au 15 mai uniquement sur rendez-vous aux professionnels dans le plus strict respect des conditions sanitaires.
Pour la première fois, jusqu'en 2022, le programme du Palais des Beaux-arts est entièrement conçu, développé et mis en œuvre par les 25 étudiants de la filière « Artistes & Métiers de l'exposition » et les 11 jeunes commissaires en résidence aux Beaux-Arts de Paris. Du 14 avril au 29 mai 2021, découvrez les sept nouveaux projets de l'Acte 2 du Théâtre des expositions, présentés dans un ensemble de salles aménagées pour l'occasion. Chacune à leur manière ces expositions traversent le temps en confrontant les œuvres patrimoniales des collections de l'École à celles, contemporaines, des professeurs et des étudiants. Ce joyeux laboratoire, désordonné et expérimental met en jeu le principe même d'exposition avec des formes encore inqualifiables, parfois déroutantes.
De mars 2021 à janvier 2022, les chefs-d’œuvre des collections des Beaux-Arts de Paris et les créations des jeunes artistes de l’École et de leurs professeurs sont réunis dans une succession d’expositions. Cette pièce composite voit cohabiter des propositions entièrement finalisées et d’autres encore en cours de montage voire d’élaboration. Elle est écrite par les étudiants des deux premières promotions de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » des Beaux-Arts de Paris*, accompagnés par de jeunes commissaires en résidence et guidés par les conservateurs, théoriciens, professeurs et équipes de l’École.
Le Théâtre des expositions sera rendu vivant par un programme de lives : performances, concerts, lectures, projections, visites à deux voix, interventions sonores ou transmissions radiophoniques sur Radio Bal. Rendez-vous les jeudis et vendredis dès 14h30 en direct sur Facebook.
Le Théâtre des expositions est développé et réalisé par les deux premières promotions de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » :
Promotion 2019/2020 : Lina Benzerti, Brune Doummar, Milana Dzhabrailova, Sarah Konté, Corentin Leber, Chongyan Liu, Victoire Mangez, Bram Niesz, Yannis Ouaked, Violette Wood, Kenza Zizi.
Commissaires en résidence 2019/2020 : Simona Dvořáková, Marie Grihon, César Kaci, Alice Narcy, Esteban Neveu Ponce.
Promotion 2020/2021 : Soraya Abdelhouaret, Paul-Emile Bertonèche, Yucegul Cirak, Andreas Fevrier, Daniel Galicia, Alexandre Gras, Raphael Guillet, Thibault Hiss, Hélène Janicot, Elladj Lincy, Anna Oarda, Céleste Philippot, Océane Pilastre, Libo Wei.
Commissaires en résidence 2020/2021 : Noam Alon, Antoine Duchenet, Lou Ferrand, Céline Furet, Juliette Hage, Lila Torqueo.
* Créée en 2019, la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » est dirigée et coordonnée par les services des expositions et des publics. Elle permet à des étudiants de 3e et 4e année de se former à la production, à la régie, à la scénographie, à la médiation et à tous les métiers relatifs à la présentation et à la diffusion de l’art. Dans le cadre de cette formation, une résidence est proposée à de jeunes commissaires qui peuvent pendant un an travailler au sein des Beaux-Arts de Paris. La filière « Artistes & Métiers de l’exposition » des Beaux-Arts de Paris est conçue en partenariat avec le Palais de Tokyo.
Acte 2
Au train où vont les choses / du 14 au 17 avril 2021
Au train où vont les choses est une exposition proposant une rencontre inédite entre modélisme et art contemporain au travers d’une maquette ferroviaire de grande envergure. Au cœur d’un diorama aux dimensions hors-normes, se déploie un voyage entre paysage miniature et œuvres d’artistes issus des Beaux-Arts de Paris. Voyagez entre villes, banlieues, campagnes, bords de forêt, ou de mer habités par des œuvres. Au fil des allées et venues des trains découvrez une exploration des liens qui existent entre arts contemporain et miniaturisation comme outils de regard sur notre environnement.
Liste des artistes : Charles Angée, Théo Audoire, Katia Benhaïm, Lina Benzerti, Thomas Buswell, Nina Childress, Claude Closky, Caroline Delhom, Jules Doriath, Molten_C0re, Nicolas Quiriconi, Eva-Gabrielle Sarfati, Emeline Sié et Les Passionnés du Train Elancourt
Commissariat : Corentin Leber, étudiant filière « Métiers de l'exposition»
Les maquettes seront activées par l'association des « Passionnés du Train Elancourt» pendant plusieurs jours.
Tout me trouble à la surface / du 14 avril au 16 mai 2021
Tout me trouble à la surface est une exposition personnelle d’Éléonore False, réalisée à l’issue d’une résidence effectuée aux collections des Beaux-Arts de Paris. L’intérêt de l’artiste a porté sur les fonds de photographie scientifique du 19e siècle. Le médecin Duchenne de Boulogne (1806-1875) connu pour ses « Ovales», l’a utilisée pour témoigner de ses recherches sur l’application de nouveaux procédés électriques sur les muscles faciaux de ses cobayes de façon à décrypter « Le Mécanisme de la physionomie humaine ». À partir des photographies originales, Éléonore False a procédé à une suite d'étapes manuelles et mécaniques de reproductions, de sélections, de découpages, d'agrandissements. Opérant un nouveau point de vue sur l’image source, les œuvres de l’artiste donnent une nouvelle aura à ces fragments de visages. Éléonore False arrête l’attention du spectateur sur les effets produits par cette stimulation artificielle : le visage est devenu masque. Il est l’instrument d'une cartographie myologique des émotions, parfois à la limite d’un effet pathétique ou de burlesque qui découle des rictus et des grimaces. Ces masques-visages suscitent l'empathie. Quoi de plus caractéristique de notre société troublée qui peine à lire sur les visages quelque expression que ce soit, qu’un besoin d’écoute, de considération et de réponse aux passions ? L’album personnel dans lequel le médecin consignait les épreuves de ses recherches apparait comme une métaphore de l’exposition. Au sol, une moquette incisée suggère la vie latente des images dans un sous-bassement imaginaire. La réflexion sur la relation thérapeutique a récemment été découplée par les philosophes de la seule autorité scientifique, pour s’ouvrir à tous, dans une éthique du soin.
Des œuvres des collections sont également présentées dans l’exposition.
Éléonore False est une artiste diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2013. Elle enseigne à l’Institut supérieur des arts de Toulouse. Elle a été assistée de Sarah Boulassel, stagiaire, et de Paul-Emile Bertonèche et Daniel Gutiérrez Galicia, étudiants de la filière « Métiers de l'exposition».
Commissariat : Kathy Alliou - avec Anne-Marie Garcia, conservatrice en charge des photographies, et Alice Thomine-Berrada, conservatrice en charge des peintures.
Scénographie : Valentine Graziani, étudiante à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais
Une moraine d'objets / du 14 avril au 16 mai 2021
Le concours des têtes d’expressions a représenté au sein des Beaux-Arts de Paris un exercice où la technique artistique reflétait la capacité des artistes à transmettre l’émotion. Jalousie, fierté, colère etc. ont ainsi été proposées aux aspirants artistes comme moyen de transcender les contingences de la matière, là où un sourcil appuyé ou un regard penseur pouvait insuffler au bloc inerte de glaise ou aux couleurs étalées sur la toile un semblant de vie.
Les œuvres présentées témoignent d’une absence, celle de l’humeur qu’elles sont censées convoquer. Issues des collections de l’École, elles sont une galerie amputée de figures désolidarisées. Ces portraits, ces visages qui se dessinent dans la soustraction s’adressent finalement à notre faculté d’occuper les vides, de recomposer le corps tout entier par la somme de ses fragments.
Ce projet proposer une réflexion autour de la rémanence des choses, des images de surfaces et des illusions d’optiques. Qu’ils s’attachent à travailler à partir des technologies militaires, des techniques traditionnelles de la peinture ou autour de la matérialité phénoménologique de la sculpture, les artistes présentés mettent en tension réalité physique et projections hypothétiques.
Artistes : Jean-Charles Bureau, Florentine Charon et Victoire Thierrée, artistes en résidence aux Beaux-Arts de Paris
Commissariat : Yannick Langlois, doctorant, laboratoire SACRe
Scénographie : Ana Marta Lins et Carol Vasques, étudiantes à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais
Le temps est détraqué / du 14 avril au 23 mai 2021
« Le temps est détraqué » s’articule autour des possibilités d’espaces temporels autonomes et le potentiel scénique d’un lieu de rassemblement. En mêlant les diverses temporalités, leurs aspects anachroniques et fantomatiques, cette exposition interroge une présence et une expérience qui naît de nos entourages.
L’environnement poétique existe ici par les œuvres, conçues en résonance les unes avec les autres ainsi qu'avec l’espace-même. Composées de déchets technologiques, des gestes ludiques, illusoires, d'appareils variés, la lumière clignotante et l’énergie électrique qui les alimentent, les œuvres provoquent les images fugitives du réel délaissées, à la fois déréglé et fou dans un temps détraqué. La fluidité de ce spectacle irréel oscille entre une « sobriété romantique » et un « baroque contemporain ». Les éléments visuels et acoustiques aléatoires et synchronisés se déploient comme une partition composée de paramètres numériques, comme dans la logique du langage sonore, magique et universel « Zaoum » du futuriste russe Khlebnikov. Les spectateurs peuvent entrer, passer, halluciner, penser, oublier ou rêver… Ils se trouvent au sein d’un labyrinthe cognitif qui conduit à une expérience individuelle par des indices sensoriels. Parfois, par leur simple présence, ils y incarnent l’expression plastique de cette étude relationnelle ainsi que la façon dont le corps humain en fait l’expérience.
Artistes présentés : Flora Bouteille, Léa de Cacqueray Aurélia Declercq, Katya Ev, Tania Gheerbrant, Francisco de Goya, Claire Isorni, Július Koller, Prosper Legault, Victor Villafagne, Thomas Teurlai.
En collaboration avec Grégoire Rousseau et Nora Sternfeld.
Exposition activée par Thomas Benard, Vincent Rioux et Tanguy Roussel.
Commissariat : Simona Dvořáková, commissaire résidente filière « Métiers de l'exposition », assistée de Johanna Fayau, Yannis Ouaked et Rémi Parcollet.
Jardin secret / du 14 avril au 29 mai 2021
Publiée il y a plus de cent ans, la théorie sexuelle de Freud est toujours critiquée, interprétée, défaite et réfutée dans les études sur le genre. Il va sans dire qu’il y a plusieurs raisons essentielles pour déconstruire ces idées. Une provient du lien tissé par Freud entre les pulsions sexuelles hétéronormatives et un fonctionnement efficace, qui sera peu après promu avec force par la pensée capitaliste. Néanmoins, il est évident que son idée d’un développement sexuel normal et ordonné est un idéal intangible, voire inatteignable.
Visiter le Jardin Secret permet à chacun.e de repenser sa sexualité enfantine selon le modèle freudien et d’éprouver ainsi sa pertinence ou son obsolescence. Cette exposition souhaite souligner les séparations trop décisives esquissées par Freud dans son schéma linéaire des pulsions libidinales. On peut attester ici sa manière fataliste et généralisante d’assimiler, par exemple, les « Peu nourris par leur mère » à la dépendance et les « Trop Nourris » à la dominance. Dans le dessein d’éveiller la curiosité des spectateurs à découvrir aussi des stades de développement qu'ils « ne sont pas censés » expérimenter, l’exposition sera installée comme un labyrinthe. Cette scénographie aspire à offrir une vision plus globale et enchevêtrée sur la composition de nos sexualités et de nos personnalités.
Artistes participants : Soraya Abdelhouaret, Chadine Amghar, Hugo Bonnet, Thomas Buswell, Petrit Halilaj, Qian Han, Nino Kapanadze, Achille-François-René Leclère, Dominique Lefèvre-Desforges, Ella Navot, Julien Prévieux, Charlotte Simonnet, Violette Wood
Commissaire : Noam Alon, commissaire résident filière «Artistes & Métiers de l'exposition »,
Rédacteur en chef : Paul-Émile Bertonèche
Scénographie : Luna Villanueva-Pangaud et Romane Madede-Galan, étudiantes à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais
Time Capsule 2045 / du 7 au 23 mai 2021
Les capsules de temps sont des objets ou des œuvres destinés à être découverts après un délai plus ou moins long. Forme d’adresse aux générations futures, elles témoignent autant d’une époque présente que d’une relation à l’avenir. Dans le contexte écologique et politique anxiogène que nous connaissons aujourd’hui, cette exposition propose d’interroger la notion de capsule de temps, d’adresser de nouvelles œuvres au futur et défend l’importance de l’anticipation et de la fiction spéculative pour révéler les multiples possibles du présent.
Dix-sept artistes ont été invités à placer une œuvre connue d’eux seuls dans une boîte d’archives destinée à être ouverte dans 25 ans. Conjointement à la création de ces capsules de temps, des artistes, musiciens, écrivains et théoriciens de différentes disciplines proposent des créations sonores imaginant le contexte de 2045, date à laquelle elles seront dévoilées.
Avec les « Capsules de temps » de Renaud Auguste-Dormeuil, Keren Benbenisty, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Joi Bittle, Charbel-joseph H. Boutros, Julia E. Dyck, Maíra Dietrich, Daniel Frota, Mark Geffriaud, Kenneth Goldsmith, Paula Hayes, Zoé Leonard, Falk Messerschmidt, Gala Porras-Kim, Suha Traboulsi, Yann Sérandour, Pedro Zylbersztajn.
Avec les créations sonores de A Constructed World, Pierre Alferi et Rodolphe Burger, Matteo Barsuglia, Black Quantum Futurism, Dominique Blais et Kerwin Rolland, Xavier Boussiron et Julien Tiberi, Tyler Coburn, Maíra Dietrich, Julia E. Dyck, Louise Hervé et Clovis Maillet, Hanne Lippard, Falk Messerschmidt, Ariane Michel, Slow Reading Club avec Charlie Usher, The Bells Angels (Simon Bernheim et Julien Sirjacq) et Pedro Zylbersztajn.
Et les propositions des étudiants des Beaux-Arts de Paris (atelier de Julien Sirjacq), ENSA Paris-Cergy et ESAD TALM Angers : Carl Amiard, Jade Boudet, Lina Filipovich, Claire Jacques, César Kaci, Jiyeon Kim, Loick Mfoundou, Théo Pall, Lois Saumande, Lalie Thebault-Maviel, Jing Yuan.
Performances les 7, 14 et 21 mai. Programme détaillé à venir.
Une proposition d’Art by Translation (ENSAPC-ESAD TALM) et Lab’Bel, Laboratoire artistique du groupe Bel en partenariat avec les Beaux-Arts de Paris et la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Saclay.
Équipe curatoriale : Maud Jacquin, Sébastien Pluot avec Laurent Fiévet, Silvia Guerra, Julien Sirjacq.
Scénographie conçue par William Solis et Minh-Quang, étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais, dans le cadre d’un workshop animé par Adrien Gardère.
Ouverture / les 28 et 29 mai 2021
Depuis 2016, Lénio Kaklea développe Encyclopédie pratique, un projet multidisciplinaire qui consiste à la creation d'un corpus non exhaustif de pratiques quotidiennes, intimes, visibles ou invisibles du territoire européen. À partir de ce corpus, la chorégraphe a proposé aux étudiants de l’atelier Emmanuelle Huynh de s’interroger sur les multiples pratiques qui composent leurs propres recherches artistiques (l’introspection, la discussion, la flânerie, le sport, la peinture, le montage, l’assemblage d’objets etc). À travers des exercises individuels et en groupe, les étudiants ont créé une encyclopedie vivante de leurs parcours artistiques en cours.
Performeurs : Anaïs Barras, Lucas Bouan Tsobgny, Diane Chéry, Camille Cosson, Béryl Coulombié, Salomé Daheron, Morgan Frey, Tilhenn Klapper, Arno Knell, Meret Kraft, Sehyoung Lee, Gabrielle Taron Rieussec, Félix Touzalin, Yixuan Xiao
Commissariat : une création de Lénio Kaklea, chorégraphe, danseuse et écrivaine, avec l'atelier Emmanuelle Huynh
Avec le mécénat de :