Auteur d’une œuvre prolixe depuis les années 1970, pionnier du « théâtre musical » associant musiciens, comédiens et public avec son Atelier Théâtre et Musique (ATEM), Georges Aperghis est l’une des figures cardinales de la création musicale contemporaine, reconnu par de nombreuses distinctions telles que le Lion d’Or de la Biennale Musicale de Venise ou le prix BBVA Frontières de la connaissance.
Lorsqu’on présente Aperghis, on souligne le plus souvent son travail sur la langue, procédant par combinatoire des phonèmes au-delà et en-deçà du sens, ainsi que sa capacité à construire collectivement d’étonnants spectacles multimédias — de Machinations en 2000 à Thinking Things en 2018, en passant par Paysage sous surveillance d’après Heiner Müller (2002) ou Avis de tempête d’après Herman Melville (2004). On connaît moins son ancrage dans une culture picturale et cinématographique multiple, nourrie dès l’enfance à Athènes, puis dans le bouillonnement créatif parisien des années 1960.
C’est cette strate visuelle de l'univers esthétique d'Aperghis qu’explorent deux livres en préparation associant le compositeur avec Nicolas Donin, musicologue à l’Ircam. Leur conférence à deux voix mobilisera l’iconographie de ces projets et sera ponctuée de sons, de textes, de films, représentant les différentes facettes de l’activité d'Aperghis.
Dans le cadre de la chaire « Supersonique : exposer, monter, habiter le son » en partenariat avec l’Ircam.