Le bas-relief « Crucifixion » de François Marchand s’absente pour laisser place à un drapé de cire en suspension réalisé par Juliette Minchin. Le crucifié a disparu : il ne reste plus que le tissu qui cachait sa nudité. Faisant écho au pagne porté par Jésus -le Perizonium- très présent dans l’imagerie de la crucifixion, l’œuvre apparaît comme un tissu sacré.
Ce tissu fait également référence à la « Descente de la croix » où un drap aide les personnages à soutenir et porter le corps du Christ et sert ensuite de linceul.
Au fil du temps, le drapé devient l’élément vivant des Crucifixions peintes et sculptées contrastant avec le corps mort. La plasticité de la cire permet alors de donner l’aspect vivant et souple à l’étoffe.
“Relique” s’inspire des traditions qui célèbrent le passage du temps au moyen de la cire, matériau qui accompagne le recueillement de celles et ceux qui restent pour conjurer leur peur de l’après. Elle emprunte aussi son imaginaire à l’Omphalos qui consiste à recouvrir un objet sacré d’un tissu pour le protéger.
Le titre « Relique » renvoie au linge brun censé avoir touché le corps du Christ, exposé sous vitrine dans la cathédrale d’Aix-la Chapelle. Le matériau de la cire, fragile et recyclable, pose alors la question de la pérennité de l’objet.
du 30 août au 30 septembre
Beaux-Arts de Paris, Chapelle des Petits-Augustins
Oeuvre produite avec le soutien des Amis des Beaux-Arts de Paris.