Projet de recherche - La « photographie imaginale » : pour une esthétique de la symbiose
Il me semble aujourd’hui que la question de la représentation (de qui parle et de comment celui-ci s’exprime) pose en réalité la question des imaginaires, c’est-à-dire celle de la fabrication de nouvelles fictionalités. L’enjeu de l’imagination est capital, car il ouvre des perspectives de récits thérapeutiques. Ces propositions de circulation (dans la fabrication même ou dans la mise en espace des créations) sont des hypothèses de résilience multiples. D’autre part, je m’intéresse depuis peu aux interdépendances dans les écosystèmes et au principe d’hybridation entre espèces, car je crois qu’il y a un réel enjeu esthétique, philosophique et politique à relier l’Art (la culture en général) à l’Écologie. La science botanique et en particulier le concept de symbiose me semble être à même de 1 réaliser cette alliance nécessaire. En ce sens je vais mener ce projet de recherche doctoral en collaboration avec l’équipe du laboratoire des symbioses végétales du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Dans ma pratique plastique, fabriquer des relations symbiotiques, des alliances inattendues, me permettra de provoquer une « suspension d’évidence » qui, par l’intermédiaire de l’image, invitera le spectateur à partager l’expérience d’un regard différent. Partant de ce point le propre du perçu sera d’admettre l’ambiguïté. Il sera question de « milieu » en ce qu’il nous prend dans son maillage. Il s’agira de résister à toute mise en hiérarchie des savoirs et d’explorer la pluralité des déploiements qu’ils permettent, substituant à la visée de l’unité la problématique de l’articulation.
Questions préliminaires
- Comment la symbiose peut suspendre le rapport rationnel des choses entre elles ?
- Dans quelle mesure cette suspension permet de se soustraire à la désignation et à la nomination ?
- Comment la nouvelle représentation du monde que propose la symbiose peut-elle changer notre façon d’agir et d’inter-agir ?
Parcours
Après un DNAP à l’ENSA de Dijon (2016), une année à l’ERG de Bruxelles (2017), une collaboration avec le laboratoire d’hydrodynamique des fluides de l’école Polytechnique (2014-2019), j’ai intégré les Beaux-Arts de Paris (2017) pour y soutenir un DNSAP (2019). Depuis 2016 mon travail est exposé lors de salons, d’événements internationaux. Depuis 2020 il intègre également des collections privées.